Championnat du Monde d'Endurance SUZUKA
C’est au Japon que s’est déroulée la troisième manche du championnat du monde d’endurance et c’est avec le team LTG et sous le numéro 57 que nous nous élancions Mickael LALEVEE, Amaury BARATIN et moi même pour ces emblématiques 8 h de Suzuka.

Une première pour moi qui n’avais encore jamais mis un pied sur le territoire japonais.
Le Staf Yamaha nous attendait à notre arrivée et les 45 minutes d’autobus pour rejoindre l’aéroport au circuit nous permettaient de découvrir cette île surprenante et somptueuse où régnait une chaleur intense qui annonçait déjà une course dans des conditions plus que difficiles (40°C et 80% d’humidité).
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A peine remis de ces 12 h d’avion et après avoir ajusté nos montres à +7 h, nous découvrions enfin le magnifique tracé du circuit de Suzuka et la structure qui allait nous accueillir pendant ces 4 jours.

Un stand organisé parfaitement par le staf Yamaha nous attendait et c’est avec un accueil plus que chaleureux que nous primes connaissance du circuit.
Chaque virage que je découvrais me confirmait la technicité à laquelle j’allais être confronté.
5,9 km de courbes rapides, des vitesses de passage en courbe supérieure à 200 km/h, très peu de dégagements et des concurrents japonais kamikases sur des motos assimilées à de véritables balles de guère allaient annoncer une course à grande sensation.

C’est Jeudi qu’ont commencé les hostilités, au programme une séance d’essais libres par pilote le matin et l’après midi et une séance d’essais chronométrés obligatoire en fin de journée.
Ces premiers tours furent révélateurs, un circuit encore plus technique que je ne l’imaginais sur lequel il faudrait rentrer fort dans les virages, chose difficile pour moi qui préfère de loin les grosses accéls, l’occasion de travailler pleinement mes points faibles.
La sensation procurée par la vitesse compensait l’asphyxie produite par la chaleur et l’humidité et ma motivation à donner le meilleur de moi-même était plus forte que les conditions climatiques qui nous accusaient.
Je pris mes repères rapidement et fit claquer, dès ces premières séances, la pole sur mes coéquipiers, de quoi être satisfait de ma prestation, puisqu’ils avaient déjà roulé ici l’an passé.

Vendredi matin, première séance qualif, je signe un 2’19’’09 puis un 2’18’’50 lors de la deuxième séance l’après midi ; ce très bon chrono nous place en deuxième position de la catégorie Superstock pour le départ de la course le dimanche matin.
 
Vendredi soir 19 h, les essais de nuit et l’unique séance d’essais libres chronométrés du samedi nous auront permis de peaufiner le sitting de la moto ; le reste de la journée c’est quartier libre, de quoi profiter de l’ambiance qui régnait autour du circuit et des nombreux stands mis à la disposition des spectateurs.
Une foule de supporters, des concerts, des hôtesses plus que sexy à chaque stand, de quoi attiser la joie de tous les participants.
Un réel sens de l’hospitalité qu’ont les japonais, aucune course en France ne s’y rapproche, et ce n’était que le début…

Dimanche matin 9 h 30, début du warm up, à peine 4 tours chacun pour se mettre en chauffe et peaufiner les derniers réglages et nous voici partis pour ces 8 h de course, 8 heures qui resteront à jamais gravées dans ma mémoire.
Hommage aux pilotes pour commencer ce show à la japonaise : présentation sous forme de défilé et par pays de tous les teams en compétition, c’est donc fièrement et sous le drapeau français que nous foulions devant un nombre impressionnant de spectateurs la piste mythique de Suzuka.

Je laissais le plaisir à Amaury de prendre le départ, son premier depuis ce début  d’année.
Il prit un départ prudent, se faisant un peu enfermé. C’est donc 5ème Superstock que nous attaquions le début de cette course.
Il fit néanmoins un bon relais et me rendit la moto en deuxième position.
Une mauvaise évaluation des consommations furent à l’origine de l’extrême difficulté que j’ai pu rencontrée à effectuer pleinement mon relais. En effet la chaleur qui régnait sur le circuit rendait impossible le fait d’anticiper une rentrée précoce au stand en équipant les pilotes longtemps à l’avance et, lorsqu’Amaury fut contraint de rentrer au stand plus tôt que prévu, c’est à peine ma combinaison enfilée et sans camel back que je dus prendre la suite de son relais.

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Ces 45 minutes me semblèrent interminables : 20 minutes après m’être élancé, j’étais déjà complètement déshydraté et c’est une lutte incessante contre l’évanouissement qui m’accompagna jusqu’à la fin de mon relais.
Un excellent relais tout de même puisque je place la moto en première position de notre catégorie, devant la Suzuki du team Endurance moto 45 à près de 1 minute. Le team ABG performance, quant à lui, est 3ème à 1 tour.
C’est sur un rythme constant que nous poursuivons notre avance, seulement, à mi-course la pluie vient perturber le programme.
L’équipe ne lâcha aucune seconde lors des ravitaillements, mais je dus rentrer après à peine 8 tours en pneus pluie car mon garde boue AR cassa et pris feu sous l’échauffement des pneumatiques.
C’est Mickael qui prit la relève et en slic cette fois. En effet, la piste me semblait séchante sur les trajectoires et praticable avec ce choix de pneumatique, un choix judicieux puisqu’il s’arrêta de pleuvoir très peu de temps après.
C’est donc toujours en tête que nous poursuivions notre quête vers la victoire, un objectif commun que nous pourchassions en donnant à chacun de nos relais le meilleur de nous-mêmes luttant incessamment contre la chaleur et l’humidité qui nous accablaient.
Rien ne vint perturber le classement et c’est dans des chronos plus que réguliers que nous finissions avec une joie immense ces emblématiques 8 h de Suzuka, en tête de la catégorie Superstock. Une victoire inattendue pour ma première participation, mais tant espérée…

C’est emplis d’émotions que nous montions fièrement sur ce podium tant mérité…
Une victoire inoubliable marquée par un spectacle de feux et de lumières, à l’image de l’accueil qui nous avait été donné…

Il n’existe pas de mots assez forts pour exprimer les innombrables sentiments que nous avons pu partager durant cette semaine, c’est une course à grande sensation qui restera à jamais gravée dans ma mémoire…

Un rêve qui devient réalité…




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